La série géométrique

On considère la série géométrique (finie) suivante, de premier terme a et de raison r, dont la somme (c’est une série finie) estS=k=0nark=a+ar+ar2 +  + arn1+arnLe truc bien connu pour exprimer S de façon plus concise est le suivant.  On multiplie d’abord chaque côté de l’équation par r rS=ar+ar2+ar3 +  +arn+arn+1 On soustrait la deuxième équation de la première.  Tous les termes s’annulent sauf deux.SrS=aarn+1 Une mise en évidence de S à gauche et de a à droite nous donneS(1r)=a(1rn+1)En divisant par (1r) de chaque côté on obtient l’expression de la somme recherchéeS=k=0nark=a1rn+11r

Qu’en est-il d’une série géométrique infinie ?  La série converge vers une valeur S si et seulement si la valeur absolue de la raison est strictement inférieure à 1.|r|<1

On peut obtenir cette valeur en faisant tendre n vers l’infiniS=limnk=0nark=limna1rn+11rOr, comme|r|<1on arn+10lorsquence qui faitS=limnk=0nark=limna1rn+11r=a11rCette dernière expression nous permet de trouver les sommes de séries géométriques infinies telles quelimnk=0n(12)k=1+12+14+18+116+=11112=2oulimnk=0n(13)k=113+19127+=111(13)=34cette dernière étant une série géométrique infinie alternée.

Voici comment Jakob Bernoulli, dans son Tractatus de seriebus infinitis earumque summa finita, écrit en 1689, somme les séries géométriques.  Il définit d’abord une série géométrique comme une somme de termes positifsS=A+B+C++D+Edans laquelleAB=BC==DEIl énonce ensuite ceci : “Dans une progression géométrique A, B, C, … , D, E, le premier terme est au deuxième ce que la somme de tous les termes sauf le dernier est à la somme de tous les termes sauf le premier.

Afin de bien comprendre cet énoncé, posons (conformément à notre notation habituelle)AB=1rce qui implique queAr=B, Br=C,  , Dr=EouAr=B, Ar2=C,  ,Arn=EL’énoncé peut maintenant être vérifié facilement puisque

On multiplie ensuite le numérateur et le dénominateurAB=AAr=A(1+r+r2++rn1)Ar(1+r+r2++rn1)En distribuant dans les parenthèses on obtientAB=A+Ar+Ar2++Arn1Ar+r2+r3++Arnce qui faitAB=A+B+C++DB+C++Ec’est-à-dire que “dans une progression géométrique A, B, C, … , D, E, le premier terme est au deuxième ce que la somme de tous les termes sauf le dernier est à la somme de tous les termes sauf le premier.

En considérant la somme S de la série géométrique, Jakob remarque queA+B+C++D=SEetB+C++E=SAIl remplace donc dans l’expression précédente et obtientAB=SESAqu’il s’applique ensuite à résoudre pour S A(SA)=B(SE)Puis en distribuant de chaque côtéASA2=BSBERegroupant ensuite les termes en S à gaucheASBS=A2BEet après la mise en évidenceS(AB)=A2BEil obtient le résultat recherchéS=A2BEABCette expression concise de la somme de la série géométrique utilise la premier terme A , le deuxième terme B et le dernier terme E, contrairement à la forme moderne qui utilise le premier terme a, le nombre de terme n et la raison r.  Jakob observe par la suite que si le rapport des termes successifs est plus petit que 1, le dernier terme doit s’approcher de 0.  Pour une série géométrique infinie, il pose donc son “dernier” terme, E, égal à 0.E=0et il obtient comme somme d’une série géométrique infinie de premier terme A et de deuxième terme BS=A2AB

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