Formule d’aire curieuse

Le problème était le suivant :

Trouvez l’aire du triangle rectangle ci-dessus (le cercle est inscrit)

thedudeminds_2013120501

La démarche attendue était à peu près celle-ci. Comme les tangentes à un cercle issues d’un même point sont de même longueur, on trouvethedudeminds_2013120502

ce qui nous permet d’établir une équation avec Pythagore.(z+35)2+(z+18)2=(35+18)2En développant on obtientz2+70z+1225+z2+36z+324=2809puis en regroupant les termes semblables2z2+106z1260=0et enfin en divisant par 2, on trouve un trinôme du deuxième degréz2+53z630=0qui, ô joie, se factorise assez facilement(z10)(z+63)=0La seule solution sensée pour notre problème est doncz=10et l’aire du triangle rectangle doit êtreAtriangle=(35+10)(18+10)2=45282=630Hummmm ! Or, 35×18=630Hasard ? Oh ! Je ne pense pas ! Il suffit de construire un rectangle à l’aide d’un deuxième triangle isométrique au premier (il existe des preuves algébriques assez simple mais on préfère la très élégante preuve géométrique suivante)

thedudeminds_2013120512et de réarranger un triangle vert et un triangle rouge de manière à obtenir un rectangle équivalent au triangle initial,thedudeminds_2013120513un rectangle d’aire xy. Ainsi, l’aire d’un triangle rectangle est égal au produit xy des longueurs des segments déterminés sur l’hypoténuse par le point de tangence au cercle inscrit.thedudeminds_2013120518

Comment construire d’autres exemples (avec des nombres entiers) ? L’exemple du début de l’article était-il difficile à construire, était-il rare ? La réponse est non. On sait comment générer des triplets pythagoriciens, et, sans devoir s’en tenir aux triplets primitifs, il suffit de choisir a>b entiers et poserx+z=a2b2y+z=2abx+y=a2+b2En soustrayant la deuxième équation à la première on obtientxy=a22abb2et en additionnant cette dernière équation à la troisième on obtient2x=2a22aboux=a2abCette expression pour x nous permet de trouver l’expression pour y y=b2+abet pour z z=abb2L’exemple du début de l’article a donc été construit en choisissant a=7 et b=2.

Référence : Claudi Alsina et Roger B. Nelsen (2013), Charming Proofs: A Journey into Elegant Mathematics

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