La trisectrice de Ceva

La trisection de l’angle est un problème classique de géométrie.  On sait aujourd’hui que la trisection ne peut être réalisée à la règle (non-marquée) et au compas.  Par contre, la trisection peut être réalisée avec d’autres instruments, quelques mécanismes produisant des courbes (que l’on appelle, vous l’aurez deviné, des courbes trisectrices !) Le mathématicien grec Nicomède (env. -280 – env. -210) en a découvert une, la conchoïde qui porte son nom, et qui permet de réaliser la trisection d’un angle.  La conchoïde de Nicomède est probablement la plus connue des courbes trisectrices.  En voici une autre…

La trisectrice de Ceva

On construit la trisectrice de Ceva de telle manière.  On considère le cercle de centre A et de rayon AQ.  On considère aussi la droite AC.  La trisectrice est le lieu du point P, en déplaçant Q sur le cercle, tels que A, Q et P soient colinéaires (alignés sur une même droite), que B soit sur AC et que mAQ=mBQ=mPQVoyons d’abord pourquoi cette courbe porte le nom de trisectrice.  Appelons α la mesure de l’angle QAB.  Comme le triangle AQB est isocèle, la mesure de l’angle ABQ est aussi α puisque les angles opposés aux côtés isométriques dans les triangles isocèles sont isométriques.  Comme la somme des angles intérieurs d’un triangle est toujours 180, la mesure de l’angle AQB est 1802α.  La mesure de l’angle PQB est de 2α puisque ces deux angles sont adjacents supplémentaires.  Le triangle QBP étant à son tour isocèle, on trouve que la mesure de l’angle BPQ est donc elle aussi de 2α.  On trouve, dans le triangle BPQ, mPBQ+2α+2α=180Ce que l’on peut réécrire de la façon suivante mPBQ=1804αLes angles PBQ, ABQ et PBC étant adjacents supplémentaires, on peut aussi écrireα+mPBQ+mPBC=180En substituant la mesure de l’angle PBQ on obtient α+1804α+mPBC=180ce qui fait, bien entendu, mPBC=3α

Les équations paramétriques

Trouvons maintenant les équations paramétriques de la courbe.  Plaçons A à l’origine du plan cartésien.  Plaçons C sur l’axe des abscisses.   Posons enfin mAQ=aLes coordonnées de Q sont (acos(α),asin(α))celles de B sont(2αcos(α),0)et donc celles de P sont (2acos(α)+acos(3α),asin(3α))

Mais sachant que cos(3α)=4cos3(α)3cos(α)On peut réécrire l’abscisse de P x=2acos(α)+acos(3α)comme x=2acos(α)+a(4cos3(α)3cos(α))ce qui fait d’abord x=2acos(α)+4acos3(α)3acos(α)puis ensuite x=4acos3(α)acos(α)et enfin x=a(4cos3(α)cos(α))Sachant aussi que sin(3α)=3sin(α)4sin3(α)On peut réécrire l’ordonnée de P y=asin(3α)comme y=a(3sin(α)4sin3(α))En posant a=1on obtient les équations x=4cos3(α)cos(α),y=3sin(α)4sin3(α)dont voici la représentation graphique

Et avec les coordonnées polaires…

Pour les coordonnées polaires, elles peuvent prendre différentes formes.  En posant mAP=ret en considérant le triangle rectangle d’hypoténuse AP, on trouve l’une de ces formes avec cos(α)=a(4cos(α)cos(α))r(nul autre que le cosinus, rapport du côté opposé et de l’hypoténuse dans le triangle rectangle). Cela fait, en isolant r, r=a(4cos3(α)cos(α))cos(α)et en simplifiant, r=a(4cos2(α)1)Voilà !

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